Non à la mise en danger de l’emploi et des accords bilatéraux I
L’UDC et l’ASIN reviennent à la charge avec une nouvelle initiative faisant fi des besoins de l’économie suisse et remettant potentiellement en cause les accords bilatéraux qui permettent depuis 2002 à la Suisse de se positionner de manière judicieuse vis-à-vis de l’Union européenne (UE). Intitulée « Pour une immigration modérée », cette initiative dite de limitation vise à mettre fin à l’Accord sur la libre circulation des personnes (ALPC) avec l’UE et l’AELE (Association Européenne de Libre-Echange). Elle exige du Conseil fédéral qu’il dénonce cet accord, dans le cas où la Suisse ne parviendrait pas à négocier la fin de ladite libre circulation dans un délai d’un an. En outre, elle souhaite interdire par voie constitutionnelle tout accord comparable à l’avenir.
Le Conseil fédéral, le Parlement, tous les partis politiques (sauf l’UDC, la Lega et le MCG), les milieux économiques, les syndicats et la société civile appellent à rejeter l’initiative. Le Gouvernement estime que l’abandon de la libre circulation des personnes aurait des conséquences préjudiciables pour le pôle économique suisse et compromettrait sérieusement des emplois. Des sept accords bilatéraux I conclus avec l’UE (Bilatérales I), l’ALCP est celui dont l’impact économique est le plus important et la « clause guillotine » étendrait les dégâts aux six autres accords en cas d’échec de négociation. Cette clause stipule en effet que si l’un des accords est dénoncé, l’ensemble des sept le sera automatiquement aussi.
La CCIG se prononce contre cette initiative qui ne tient pas compte des besoins de l’économie suisse et met en danger nos relations avec notre principal partenaire commercial, l’UE. Il faut prendre en considération l’importance du marché que représente l’UE pour la Suisse : 51,8 % de nos exportations y sont destinées, selon le SECO. Et 1,5 million d’emplois en Suisse dépendent des accords bilatéraux. L’ALCP permet aux entreprises de puiser dans un large réservoir de main d’œuvre, y compris qualifiée, en fonction de leurs besoins et pour une charge administrative réduite. De plus, cet accord confère aux Suisses qui remplissent les conditions requises un droit de vivre, d’étudier et de travailler dans l’UE.