Projet emblématique pour Genève, le secteur Praille-Acacias-Vernets (PAV) est particulier au niveau urbanistique, en raison de son périmètre de 230 hectares et de son occupation actuelle par 1650 entreprises, 20 000 emplois et des logements. Il l’est également par sa construction institutionnelle et législative, basée sur des accords conclus en 2010 entre certains acteurs politiques et associatifs, qui ont débouché sur la Loi relative à l’aménagement du quartier « Praille-Acacias-Vernets » (Loi PAV).

Le 23 février dernier, le Grand Conseil, à une infime majorité, a voté une modification de cette loi (loi modifiant la loi 10788 relative à l’aménagement du quartier « Praille-Acacias-Vernets », modifiant les limites de zones sur le territoire des Villes de Genève, Carouge et Lancy (création d'une zone 2, de diverses zones de développement 2, d'une zone de verdure et d'une zone de développement 2 prioritairement affectée à des activités mixtes) (L 12052), du 23 février 2018), sur laquelle la population va se prononcer le 10 juin prochain.

Cette modification porte sur une adaptation de la répartition des typologies de logements, gardant la part belle aux logements d’utilité publique (LUP) et aux locatifs. Elle ne prévoit pas d’alléger les carcans législatifs qui contraignent le projet et, concernant l’accession à la propriété, ne propose qu’un « ersatz », des PPE en droit de superficie, aux conditions contrôlées. En outre, le PAV n’étant pas une friche, chaque projet ou presque nécessitera le départ d’un occupant actuel du terrain. Ces entreprises devront être relogées en un autre lieu afin de poursuivre leurs activités et les dépenses ainsi rendues nécessaires seront très importantes.

Or, comme pour d’autres périmètres en zone de développement, la réalisation de LUP n’est possible que grâce à la présence de logements en propriété, qui assurent l’équilibre des plans financiers. En l’état, la loi soumise au vote (pas plus que la loi qu’elle modifie, d’ailleurs) ne permet pas d’établir des plans financiers viables. Sans plans financiers réalistes, pas de constructions de logements. Le PAV mérite mieux que ça ! Pour cette raison, la CCIG s’oppose à la loi 12052.