L’année 2024 aura été jugée bonne ou très bonne par près de 40% des entreprises interrogées. Les grandes structures (plus de 50 collaborateurs) sont particulièrement satisfaites. Parmi les acteurs de l’économie, ce sont les secteurs de la banque, de l’assurance et des services aux entreprises qui jugent l’année écoulée le plus favorablement. En revanche, les entreprises actives dans la construction, la logistique ou encore certains segments industriels rapportent des résultats plus contrastés. La note moyenne de satisfaction s’établit à 3,2 sur 5, en légère baisse par rapport à l’enquête de 2024 (-0,1). Les entreprises ayant jugé l’année écoulée comme très difficile ont doublé, passant de 2% à 4%, retrouvant le niveau de 2023.
Les enquêtes conjoncturelles de la CCIG
Chaque année, la CCIG mène deux enquêtes conjoncturelles : une au printemps et une autre en automne. Sauf mention contraire, les résultats présentés sur cette page sont issus des dernières éditions de ces enquêtes. L’enquête de printemps 2025 a été conduite en mars 2024 et s’appuie sur 474 réponses exploitables.
Une année solide, mais contrastée
L’année 2024 aura été jugée bonne ou très bonne par près de 40 % des entreprises interrogées. La note moyenne de satisfaction s’établit à 3,2 sur 5, en légère baisse par rapport à l’enquête de 2024 (-0,1). Les grandes structures (plus de 50 collaborateurs) sont particulièrement satisfaites.
Parmi les acteurs de l’économie, ce sont les secteurs de la banque, de l’assurance et des services aux entreprises qui jugent l’année écoulée le plus favorablement. Respectivement, elles estiment que l’année a été bonne ou très bonne à hauteur de 54%, 55% et 50%. Aucun de ces secteurs n'a considéré 2024 comme une année très difficile.
Comparé à 2023, la satisfaction, comprise comme les entreprises ayant jugé l’année bonne ou très bonne, diminue de 8 points, répartis entre une hausse de l’insatisfaction (+4 points) et une stabilité (+4 points).
ECP 2025_Niveau de satisfaction : Evolution par CCIG
En revanche, les entreprises actives dans la construction, la logistique ou encore certains segments industriels rapportent des résultats plus contrastés. Les entreprises ayant jugé l’année écoulée comme très difficile ont vu leur nombre doubler, passant de 2 % à 4 %, retrouvant le niveau de 2023.
En 2024, l’économie genevoise montre des signes de stabilisation, mais des tensions persistent. La santé reste sous pression, entre hausse des besoins et manque de personnel. Les réponses de l’économie mondialisée du canton, comme l’horlogerie, le négoce ou les associations internationales, doivent être prises avec précaution, considérant qu’elles ont été données avant les premières annonces tarifaires de l’administration américaine.
Rentabilité, chiffre d'affaires et investissements
Rentabilité et chiffre d’affaires
ECP 2025_Volume d'affaires et rentabilité 2024 par CCIG
45 % des entreprises ont enregistré une augmentation de leur chiffre d’affaires en 2024 contre 55% l’année précédente. Cette réalité se traduit par une pression sur la rentabilité. Le nombre d’entreprises ayant enregistré une progression de leur rentabilité est en recul de 6 points pour s’établir à 37%, soit le plus bas niveau depuis l’année 2020 marquée par la pandémie. Parallèlement, une part grandissante (36% ; +4 points) des répondants indiquent une stagnation de leur rentabilité, voire une réduction (27% ; +2 points), traduisant un contexte économique exigeant pour certains secteurs.
ECP 2025_CA et rentabilité par CCIG
Investissements et autofinancement
Le montant cumulé des investissements, qui était très élevé ces 12 derniers mois, devrait toutefois reculer de 19% en 2025.
La capacité d’autofinancement est restée satisfaisante ou bonne pour plus de trois quarts des entreprises nonobstant une légère dégradation. Le pourcentage de répondantes annonçant une marge mauvaise ou médiocre est passée de 19% en 2023 à 23% en 2024.
Recrutement difficile
Près de la moitié (49%) des entreprises interrogées rencontrent aujourd’hui des difficultés à recruter. Cette difficulté est régulière (24%) ou occasionnel (25%). Cette tension est particulièrement marquée dans les métiers techniques (maintenance, ingénierie, production) et les fonctions spécialisées (finance, informatique) que les entreprises considèrent comme les postes les plus difficiles à repourvoir (51%) suivi des cadres (29%). Les profils commerciaux sont également régulièrement évoqués par les répondants.
Les principaux freins évoqués sont :
- Le manque de candidatures qualifiées (59%)
- Les prétentions salariales élevées (38%)
- Les contraintes budgétaires (30%)
Pour pallier la pénurie de main d’œuvre local, les entreprises recrutent principalement dans la région francophone élargie (France et Suisse romande). Pour 74% des entreprises, des profils qualifiés indisponibles à Genève peuvent être trouvés en France voisine. La Suisse romande, où les difficultés de recrutement sont similaires, reste néanmoins une solution dans 31% des cas.
Attentes des candidats
Le salaire demeure au cœur des attentes des candidats, cité à hauteur de 65% parmi les prétentions problématiques relevées par les entreprises. Néanmoins, ces dernières ne se limitent plus à la seule rémunération. Les candidats expriment de plus en plus de demandes liées aux conditions d’organisation du travail. Flexibilité des horaires (26%), possibilités de télétravail (17%) ou encore temps partiel (18%) sont autant de critères importants dans leurs décisions. Pris ensemble, ces éléments organisationnels (61%) talonnent la question salariale (65%).
ECP 2025_Attentes des candidats par CCIG
Ressources humaines : former et intégrer
Face aux tensions sur le marché du travail, les entreprises multiplient les efforts pour attirer, fidéliser et former leurs collaborateurs. La majorité d’entre elles s’investissent activement dans la formation continue ; 84 % proposent des formations internes ou externes. Elles sont également 37% à former des apprentis.
Autre résultat marquant : parmi les entreprises proposant des stages, une sur trois déclare avoir réduit ou supprimé son offre en raison du salaire minimum. Ce phénomène exacerbe les difficultés d’accès à un premier emploi pour les jeunes diplômés dont le manque d’expérience est un frein à l’embauche selon 61% des entreprises.
La participation à des programmes d’insertion est relativement répandue : un quart des entreprises y ont eu recours, majoritairement via l’Office cantonal de l’emploi (73%). Ces mesures via l’OCE, l’AI ou l’Hospice général sont accueillies favorablement : 42% des entreprises estiment ces démarches positives, contre seulement 4% qui les trouvent trop contraignantes.
ECP 2025_Stage depuis l'introduction du salaire minimum par CCIG
Télétravail
Bien qu’installé dans les pratiques depuis la période post-Covid, le télétravail reste modéré dans son intensité. Pour 50% des répondants, il est pratiqué un jour par semaine ou moins (occasionnellement). 12% des entreprises proposent deux jours par semaine et seules 6% proposent davantage. Près d’un tiers des entreprises n’en proposent pas.
Au cours des deux dernières années, 20% ont adopté une politique plus restrictive en matière de télétravail. Parmi celles-ci, un peu moins de la moitié (44%) pointent l’accord bilatéral Suisse-France comme facteur de ce durcissement. Au-delà de 40% de télétravail pour un équivalent temps plein, l’employeur s’expose à un assujétissement au régime fiscal français.
59% des entreprises réalisent plus de 90% de leur chiffre d’affaires en Suisse. L’UE reste le principal marché des exportations genevoises (35%), en légère baisse grâce à une diversification croissante, notamment vers l’Asie et les Émirats arabes unis. Toutefois, pour 39% des entreprises sondés, l’UE représente jusqu’à la moitié de leurs exportations. Pour 12% d’entre elles, la proportion monte à plus de la moitié de leurs exportations.
ECP 2025 | ECA 2024_Marchés prioritaire et accords de libre-échange par CCIG
Les Amériques (principalement les États-Unis) renforcent leur position de deuxième marché avec 18% de toutes les exportations genevoises. Ce marché est même indispensable pour les 31% et 10% des entreprises réalisant respectivement jusqu’à la moitié ou plus de la moitié de leur vente à l’étranger sur ce marché.