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Et la liberté d’entreprendre ? B… !

Jacques Jeannerat
Posté le 15/04/2015
Opinions

L’affaire Uber est intéressante à plus d’un titre. L’interdiction qui vient de frapper la société méconnaît, à l’évidence, l’émergence d’un nouveau modèle d’affaires. Il y a indubitablement dans cette décision un relent de combat des anciens contre les modernes. Dans l’administration publique comme dans de nombreuses entreprises, le changement fait peur et, en conséquence, il est mal géré. C’est humain, mais cela demeure bien fâcheux.

En deuxième lecture, il y a encore plus inquiétant. Interdire Uber, n’est-ce pas, au fond, la liberté d’entreprendre qui est battue en brèche ? Le système fonctionne, à la satisfaction des clients - ce qui reste, jusqu’à nouvel avis, la meilleure preuve qu’un service ou un produit a sa place sur le marché – et l’Etat intervient. Certes, l’entreprise ne dispose pas de la fameuse licence exigée par la loi, mais ceci justifie-t-il cela ?

On peut aussi envisager la situation par l’autre bout de la lorgnette. Ce type de modèle d’affaires est low cost précisément parce que, s’établissant en dehors des normes officielles et convenues, il s’évite des frais administratifs. Il s’évite aussi souvent des frais de personnel par une rémunération inférieure au marché ou par des procédés tels que le travail sur appel. D’aucuns crient dès lors à la concurrence déloyale.

La frontière est certainement ténue entre le low cost obtenu par dumping salarial et celui dérivé des nouvelles technologies et le débat n’est pas prêt de se conclure. L’affaire Uber pointe toutefois vers une conclusion universelle : la sur-régulation et une administration tatillonne engendrent des frais et des pertes de temps pour les entreprises. Quel que soit le modèle d’affaires choisi par les entreprises, elles ont toutes besoin de la même chose : qu’on les laisse travailler sans leur jeter en permanence règlements et lois dans les pattes.

3 commentaires

Courtaud Bernard
Posté le 15/04/2015
UBER comme beaucoup d'entreprises innovantes change la prise en compte de la sociologie existante, pour la simplifier, diminuer le nombre d'acteurs tout en offrant un service généralement mieux adapté aux besoins des clients. Ce changement gênent d'abord ceux qui vivent ans l'ancien système et qui ont payés leur taxes d'accès pour avoir leur place au soleil. Il existe beaucoup d'entreprises comme UBER qui vont nous offrir mieux pour moins cher au prix de la remise en question des modèles administratifs. Mieux pour moins cher conditionne la compétitivité du pays à tous ses échelons.
Pierre Gilliot
Posté le 15/04/2015
Bravo pour votre audace et pour dire enfin ce que nous pensons tout bas. Et particulièrement ceux qui ont payé 30. - CHF pour faire par exemple la place des nations - aéroport aller ou retour. Le parcours dépend de votre tête. Souvent en se faisant appeler Joseph parce qu'il trouvait le prix exagéré. Pire, scandalisé , le même innocent appelle la police du commerce : "nous ne pouvons prendre les plaintes que par lettre signée " question : vous avez souvent des plaintes comme la mienne ? Réponse : oh non très rarement! Tu m'étonnes et si comme vous le dites on prenait le client en compte et qu'on oubliait les lobys de la République. PG
Claude Béglé
Posté le 21/04/2015
Je trouve votre remarque pertinente. Je n'y avais pas pensé à première vue. Toutefois à la réflexion, je me rallie à votre propos: il en va de l'audace nécessaire à toute innovation et de la liberté d'entreprendre. Vous avez donc raison.

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