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Un bien pour un mal ?

Jacques Jeannerat
Published on 10/06/2015
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Lorsque le compte rendu de la deuxième table-ronde des milieux économiques sur le franc fort a été publié hier par le département du conseiller fédéral Schneider-Ammann, il est un élément qui est passé totalement inaperçu : c’est le refus réitéré des entreprises d’un programme conjoncturel lancé par la Confédération. En d’autres termes, les milieux économiques ne veulent pas que les carnets de commande des entreprises soient remplis de manière artificielle par des achats de la Confédération. Il y a fort à parier que certains de nos voisins auraient fait leurs délices de ce type de mesure. En Suisse, les entreprises préfèrent serrer les dents.

Entre la liberté d’action de la BNS et les décisions prises par le peuple en votation, la marge de manœuvre du gouvernement fédéral est étroite. Mais elle porte sur des points cruciaux pour les entreprises, notamment le poids de l’administration ou l’amélioration de l’accès au marché (voir à ce sujet le dossier du CCIGinfo n° 7 qui portera sur l’accord TiSA). Nous nous réjouissons de prendre connaissance du rapport préparé par le SECO sur les mesures concrètes qui permettraient de réduire les coûts des entreprises à l’intention de la Commission de l'économie et des redevances du Conseil national (CER-N) et qui devrait être remis dans le courant de ce mois.

Des conditions cadre adéquates assurent la compétitivité d’une économie. Notre tissu économique peut sortir durablement renforcé de l’épreuve du franc fort si les conditions cadre sont améliorées de manière pertinente par les autorités.

2 comments

SCHNEIDER, André
Published on 11/06/2015
Les entreprises suisses sont sans doute plus sages, mieux structurées, plus saines et plus flexibles que celles de nos voisins. Cela dit, l'ouverture du marché européen relève souvent de l'illusion. Je connais plus de cas d'entreprises européennes ouvrant une filiale chez nous que le contraire. Et peu d'entreprises suisses peuvent se vanter d'avoir remporté d'importants appels d'offre ou de gros marchés dans l'UE. Cela dit, nous devons impérativement davantage faciliter tant notre économie, que nos universités et nos centres de recherche. De même, l'Administration Fédérale ne va pas se ruiner en aidant nos étudiants sur le plan financier, aussi bien ceux qui veulent étudier en Suisse qu'à l'étranger. Pour conclure, permettez-moi de m'interroger sur un point crucial : la Suisse veut être le "premier de la classe" auprès de l'OCDE, mais semble être aveugle à la réalité. Presque tous les pays d'occident offrent des avantages spécifiques aux personnes physiques et/ou morales s'installant chez eux. Pourquoi eux et pas nous ? Il coûte à peine quelques centaines de dollars pour s'offrir un bot de "paradis fiscal made in USA". Pourquoi eux et pas nous ? Il suffit bêtement d'adapter quelques structures juridiques par rapport à la création et l'exploitation d'entreprises ("LLP" chez les Anglo-Saxons) pour être libéré de l'une ou d'une autre des multiples obligations imposées par la loi. Qu'attendons-nous ? A.Schneider, Administrateur, "Sidéco S.A." Genève
Sebastiano Portunato
Published on 11/06/2015
Monsieur Jeannerat, Une simple (évidement trop simple) équation que je voudrais soumettre à votre expérience et bon sens : • Avec le franc suisse aux niveaux d’aujourd’hui il faudrait (aussi) baisser le prix du travail • Pour baisser le prix du travail il faudrait (aussi) baisser le cout de la vie • Pour baisser le cout de la vie il faudrait (aussi) casser les cartels • Pour casser les cartels il faudrait (chercher de) séparer les politiciens de l’économie Matériel de construction, livres, voitures, produits alimentaires etc. etc. sont « sous contrôle » et le suisse, qui n’a pas le choix, doit simplement payer le prix fort. Cordialement, Sebastiano Portunato

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