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Faut-il enterrer le projet de Genève-Sud ?

Nathalie Hardyn
Published on 27/06/2018
News

Le désengorgement des routes genevoises commencera-t-il par le sud du canton ? Deux nouvelles routes de liaison sont prévues par l’Etat à l’horizon 2025 dans un secteur qui voit la circulation augmenter de 5% par an. Reliant Pierre-Grand à la jonction autoroutière de Lancy-Sud, elles traversent six communes, à savoir Lancy, Carouge, Plan-les-Ouates, Troinex, Veyrier, Bardonnex. Qu’on ne s’y trompe pas, il ne s'agit pas de nouvelles pénétrantes, mais d’itinéraires de délestage destinés à améliorer le cadre de vie des habitants concernés, qui verraient diminuer le bruit et la pollution.

L’idée est de canaliser le trafic en transit ou généré localement afin de l'orienter vers la jonction autoroutière. Le projet capterait le flux de véhicules sur un seul tracé pour préserver les villages sans bouleverser les aménagements urbains. En éliminant 12 000 véhicules en transit à Bardonnex, 10 000 à Troinex ou 4000 à Plan-les-Ouates, ce délestage ne serait pas anodin. Le trafic global resterait à capacité constante au passage de la frontière

Le projet de loi PL 12183-A est à l’ordre du jour du Grand Conseil. Il est doté d’un crédit de 123 millions de francs comprenant 87 millions pour les axes Saconnex d’Arve-route d’Annecy (L1) et route d’Annecy-Pierre Grand (L2) et 36 millions pour un complément autoroutier à Lancy Sud (subvention cantonale au financement fédéral). Au parlement, la droite est pour, la gauche contre et le MCG divisé, mais la majorité y est favorable.

Le Département des infrastructures (ex-DETA) privilégie un tracé semi-enterré qui a, assez logiquement, la faveur des communes. Cependant, Plan-les-Ouates demande un tronçon enterré qui ferait tripler les coûts. Autant dire que cette version « de luxe » n’est pas vue d’un bon œil par le canton, d’autant plus qu’elle engendre des problèmes logistiques : il faudrait prévoir des accès en surface en cas de secours, des feux de signalisation et des gaines techniques.
La fronde provient avant tout d’associations de riverains (en particulier des propriétaires de villa) et de groupements écologistes. Le tracé traverse en effet une zone naturelle peuplée par de nombreux batraciens. Lors d’une récente séance d’information publique, les représentants de l’Etat ont évoqué la construction d’écrans et de buttes antibruit devant les habitations, ainsi que l’aménagement de mares à batraciens.

Si le projet passe le cap du Grand Conseil et des inévitables recours, le chantier commencerait en 2023 pour aboutir en 2025.

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