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Quai des Bergues : les commerçants trompés

Nathalie Hardyn
Posté le 22/01/2020
Opinions

Vu le nombre d’années que prennent les projets d’aménagement à Genève, il convient d’avoir soit de la mémoire, soit un excellent système d’archives ! Et à la CCIG, nous avons les deux. Ainsi, dans le dossier du Quai des Bergues qui remonte bientôt à 15 ans, courriers de la Ville de Genève à l’appui, les commerçants et la CCIG – déjà interpellée à l’époque – avaient reçu l’assurance que le projet que la Ville de Genève avait l’intention de réaliser serait « en tout point conforme à ce qui a été convenu avec les riverains ». A dire vrai, le concept architectural prévu pour l’aménagement du quai était réussi : de longs bancs invitaient à la flânerie à l’ombre de beaux feuillages, piétons, cyclistes, automobiles cohabitaient harmonieusement dans une zone de rencontre bien conçue. Les commerces et entreprises installés sur le quai attendaient donc avec impatience le jour où ils pourraient reprendre une activité normale après des années de chantier désastreuses pour leur chiffre d’affaires. Même après la pétition lancée par l’ATE (Association Transports et Environnement) pour une piétonisation intégrale du quai, la Ville avait réaffirmé qu’elle tiendrait sa promesse.

Quand on regarde les « aménagements » livrés l’an dernier, force est de constater qu’il y a eu tromperie sur la marchandise. Pas étonnant dès lors que personne ne soit satisfait. Aussitôt dit aussitôt fait, un « collectif d’habitants » déboule, banderoles sous le bras, pour réclamer la mise en zone piétonne. Et que font nos autorités ? Elles retournent leur veste, s’assoient sur les promesses faites aux commerçants, et déclarent à la presse qu’elles vont finalement faire un test de piétonisation. Ce mépris des engagements pris est tout bonnement inacceptable.

Le jour où les commerces du centre-ville auront mis la clé sous la porte, il n’y aura plus grand monde pour se balader dans les rues ! Est-ce cela que veulent les élus de la Ville ?

10 commentaires

Laurent Vanat
Posté le 22/01/2020
La CCIG peut elle SVP cesser de jouer à la succursale du TCS et se résoudre à envisager qu'il est aussi possible de vivre sans avoir des voitures partout sans faire un complexe de castration.
Marco Grillet
Posté le 22/01/2020
Est-ce vraiment l'encombrement, le bruit et l'odeur des voitures qui animeraient le commerce au quai des Bergues? 15 ans ont passé et le monde a changé. Regardons vers la Suisse alémanique et constatons qu'à Bâle, Zurich ou Berne, les rues piétonnes grouillent d'activité (y compris les quais de la Limmat). De surcroît, au croisement de plusieurs établissements hôteliers 5 étoiles, une zone piétonne dans un environnement aussi privilégié est un atout certain. C'est aussi aux commerçants de savoir adapter leur offre et de démocratiser leurs prix pour attirer plus de genevois.e.s, ce que leurs loyers ne leur permettent probablement pas. Le trafic routier n'a rien à voir dans ce problème.
Emanuele Gennai
Posté le 22/01/2020
Madame, vous trouvez ici une personne membre de la CCIG qui n'est point en accord avec ce que vous écrivez. Il est bon de rappeler, avant tout, qu'une rue piétonne n'a jamais nui au commerce, bien au contraire. D'innombrables exemples, à Genère et ailleurs le montrent et le démontrent (souvenons-nous du débat acerbe lors de l'aménagement des rues basses). Il est bon aussi de se remémorer que 15 ans représentent près de quatre législatures. Aujourd'hui, nos édiles, tous partis confondus, ont sans doute un sens de la mobilité et de l'impact sur l'environnement, comment dire... plus évolué et complet qu'à l'époque. Enfin, les banderolles sont un moyen parfaitement démocratique de se faire entendre, sans gilets jaunes et sans casse! Un dernier commentaire: Genève doit encore rattraper un grand retard en ce qui concerne les zones piétonnes et la mobilité douce. Le quai de Bergues est une superbe réussite et nous sommes nombreux à espérer qu'il y en aura beaucoup d'autres. Je suis convaincu que la majorité des commerçants suivent le même raisonnement, tant la responsabilité environnementale ne connait de frontières, ni sociale, ni corporatiste. Libéralisme doit désormais être conjugué avec responsabilité environnementale, nous comptons sur vous. Bien cordialement.
Nathalie Hardyn
Posté le 22/01/2020
Cher Monsieur, Il n’est pas question de voitures mais de respect des engagements pris par les pouvoirs publics. Ces derniers se sont engagés auprès des commerçants à créer un espace partagé, aménagé de manière conviviale et esthétique. Le rôle de la CCIG est d’aider les commerçants à se faire entendre, pour que le centre-ville reste animé par une vie économique dynamique.
Valentino Stangherlin
Posté le 23/01/2020
Bonjour, tout le monde sait qu'un espace piéton amène plus de clients aux commerces qu'une rue mixte ou avec voitures. Il n'y a qu'a voir le nombre important de personnes qui se baladent le week-end le long du quai. D'autre part, depuis 15 ans, les sociétés et commerçants au quai des Bergues ont changé, tout comme les mentalités certainement. Cette évolution permettrait d'éviter de faire du 'business as usual' et d'avoir un train d'avance avec un autre discours, ce qui est à mon sens aussi le rôle de la CCIG.
Emanuele Gennai
Posté le 23/01/2020
Je suis heureux de lire les commenrtaires constructifs de Valentino et de Laurent. Chère Madame Hardy, de se cacher derrière une soit-disante promesse des autorités (car nous savons ce que valent, bien souvent, les promesses de nos édiles, malheureusement, tous partis confondus) n'amène rien. Il s'agit maintenant de promouvoir pour Genève des politiques plus astucieuses. Je compte sur la CCIG pour travailler dans ce sens, constructivement, responsablement, et non de prendre des tons polémiques. Je crois pouvoir dire que récemment, celà est arrivé bien trop souvent. Enfin, et sur le fond, je crois que les commerçants sont confrontés à d'autres défis que je ne veux développer ici. C'est sur ces défis, avatars de notre temps, que la CCIG doit se pencher puisque, comme vous le dites, elle se donne pour mission de soutenir les commerçants du centre-ville.
Desbaillets René
Posté le 23/01/2020
Je ne veux pas débattre pour savoir si les commerces marchent mieux dans les rues mixtes ou dans les rues piétonnes. Reste que beaucoup de piétons sont aussi des automobilistes , et ont besoin de parkings près des commerces et en bordure des rues piétonnes ! Où se trouve le parking publique le plus proche du quai des Bergues ? Fort probablement le parking du Mt Blanc à env 500 m des commerces du quai des Bergues ( merci pour les personnes âgées ) ! Une ville comme St Gall très piétonnes, compte 21 parkings souterrains de proximité pour 75.000 habitants !!!
Bernadette MULLER
Posté le 23/01/2020
Les engagements n'ont pas été respectés. La Constitution prévoit le libre choix du transport. Et on continue à vouloir piétoniser certaines zones sous l'excuse que ces zones seront fréquentées par le public. Lorsque plus personne ne pourra y accéder par le moyen de transport choisi, quelles que soient les bonnes ou mauvaises raisons, les gens continueront de plus belle à faire du tourisme d'achat et d'utiliser internet. Tous les centres commerciaux en France sont fréquentés par les Suisses parce qu'on peut y accéder avec des infrastructures routières et des parkings, gratuits de surcroît. Genève se plaint de ce tourisme que je ne cautionne personnellement pas, pas plus que l'écologie mal placée sur ce sujet. Autre exemple: le Centre Ville de Genève, piéton, avec des TPG efficaces et un grand parking: résultat: des commerces qui ferment les uns après les autres et un désert de chez désert en dehors des heures d'ouverture des magasins, même avec les nocturnes du jeudi. Ceci explique cela. Alors si Genève veut continuer à snober ses électeurs et à tomber à outrance dans cette vague "verte", piétonisons mais ne nous plaignons plus y compris dans les médias du chômage qui augmente, des magasins qui ferment, de l'économie qui périclite, des impôts qui augmentent (fermeture de commerce = moins de revenu pour l'état = plus d'impôt pour les citoyens), et des surfaces devenues trop onéreuses pour être louées par les Genevois. Sans compter que si tout ferme, il n'y aura plus d'endroit hormis les bancs du quai des Bergues pour attirer les gens, si ce n'est quelques zonards qui viendront déverser leurs vandalismes et leurs déchets (bouteilles vides par exemple) sur le sol des Bergues, qu'il faudra pourtant bien continuer à nettoyer, pour les même contestataires qui veulent cette zone pour eux, et qui n'accepteront pas de faire le ménage eux-mêmes.
Emanuele Gennai
Posté le 24/01/2020
Bernadette, je suis tant navré par ce raisonnement. Voyez-vous, il est simpliste et tend a stigmatiser certaines personnes pour des actes non commis. Y compris cette pauvre France voisine, alors que nous vivons, depuis les Allobroges, dans la même communauté de destin. Les difficultés dont vous parler sont habituelles pour toute ville, voyez-vous? Les achats en banlieue sont un problème depuis l'invention des centres commerciaux, dans les années soixante. L'économie genevoise va fort bien et crée de nombreux emplois, preuve en est l'accroissement de la population. Je ne vois pas très bien ce qu'amène votre gratuite criique de ce que vous appelez avec dénigrement la vague verte, qui n'est autre que prise de conscience, lueur d'espoir dans la grisaille du tout économique. Quant aux incivilités, si elles existent bel et bien, elles ne sont pas l'attribut d'une catégorie de la population, mais de chacun.e d'entre nous. Il est vrai que les particules ne se voient pas, que le bruit est subi, tout comme la pollution lumineuse qui affecte notre santé. Le terme "piétonniser" est aussi perçu, sous votre plume, comme dénigrant. Offrons à nos habitants une ville agréable, avec moins d'automobiles et plus de culture, de bicyclettes, d'écoquartiers et de vélos. Vite!
Emanuele Gennai
Posté le 24/01/2020
Cher René, je crois que les difficultés rencontrées par les commerçants au centre ville ne sont pas dues au nombre, présumément insuffisant, de parkings ou à leur éloigmement. Il est dû au fait que les centre-ville sont désertés de leurs habitants, qui vivent désormais majoritairement en banlieue. Nous savons pourquoi: loyers inabordables, préférence accordée aux bureaux, locations temporaires intempestives.... Les commerces de proximité ne trouvent plus leur clientèle et disparaissent l'un après l'autre, remplacés par le commerce de luxe dont Genève a besoin, certes, mais qui participe mal à l'équilibre socio-économique de notre ville.

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