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Les sciences de la vie : un secteur économique méconnu

CCIG
Posté le 19/11/2020
Communiqués de presse

En cette année particulière, la 13e Etude économique publiée par la CCIG et la BCGE, en collaboration avec l’OCSTAT, s’intéresse aux sciences de la vie. Exemples à l’appui, elle vise à montrer ses caractéristiques, son poids économique, son écosystème varié ainsi que ses capacités à évoluer, à Genève et dans l’Arc lémanique en général. Cette Etude, rédigée par Aline Yazgi, sera présentée et discutée mercredi 25 novembre lors de l’Evénement économique qui se déroulera en ligne.

Un secteur en pleine évolution

Les technologies médicales et les biotechnologies sont fortement ancrées sur notre territoire. Les sciences de la vie englobent toutefois bien d’autres activités : secteur pharmaceutique, santé digitale, bioinformatique et même certains aspects de la recherche en cosmétique, tant la composante hygiène et bien-être est de plus en plus associée à la santé.

Le secteur s’est profondément transformé ces dernières décennies sous l’effet de plusieurs phénomènes : convergence entre certaines technologies (biotechnologies et medtechs en particulier) ; émergence de nouvelles connaissances notamment liées au génome ; arrivée en force du numérique et de l’intelligence artificielle. Autant d’éléments qui se traduisent par une complexité et une interdisciplinarité croissantes, mais aussi par des promesses de thérapies plus ciblées et plus performantes.

Un véritable cluster régional

La région compte des acteurs très diversifiés : start-up, PME, grandes entreprises, centres de recherche, hautes écoles, hôpitaux universitaires, incubateurs, financiers, tous de grande qualité, actifs dans un nombre impressionnant de domaines d’expertise, allant des neurosciences à la bioinformatique, en passant par l’oncologie, la protonthérapie ou encore les technologies médicales. Cette densité et cette complémentarité sont caractéristiques du cluster et, de fait, certains n’hésitent pas à appeler notre région la Health Valley, en clin d’œil à la célèbre Silicon Valley.

Au plan de la Suisse occidentale, les sciences de la vie rassemblent 39 instituts de recherche et 1’100 entreprises, qui occupent quelque 35'000 personnes, selon les données de BioAlps, association qui regroupe tous les acteurs de Suisse occidentale de ce secteur.

L’intérêt du cluster réside dans le fait que ses différentes entités génèrent plus de valeur, en termes de revenus et d’emplois, mais aussi d’idées et de brevets que si chacune travaillait dans son coin. Des études semblent également montrer que non seulement les entreprises mais également les régions où se trouvent des clusters ont une bien meilleure résilience lors de crises économiques.

En conséquence, de nombreux pays ont développé des politiques publiques d’encouragement des clusters. La Confédération s’y est toutefois refusée, arguant qu’une telle politique, volontariste, introduirait de la discrimination dans les politiques économiques et d’innovation cantonales.

Le poids certain de l’Arc lémanique

Peu d’endroits au monde peuvent se targuer de telles densité et diversité dans les sciences de la vie. Cela se reflète dans plusieurs classements. Ainsi, l’Arc lémanique est classé deuxième, sur un panel de dix centres d’innovation, pour les medtech et troisième pour les biotechs selon le BAK Technology Leadership Index.

Les sciences de la vie regroupant de nombreux sous-secteurs, elles n’ont pas de statistiques officielles. Pour connaître le poids de ce secteur à Genève, l’Office cantonal de la statistique (OCSTAT) a procédé à des calculs spécialement pour cette Etude. Sans prendre en compte les rubriques trop éloignées du médical ou ne faisant pas de recherche, notre canton compte 497 établissements représentant 5553 emplois exprimés en équivalents plein temps (EPT) ou 6147 emplois exprimés en effectif. Soit 1,8% des emplois du canton en EPT (hors activités extraterritoriales). On parvient ainsi à une valeur ajoutée de quelque 988 millions de francs, ce qui correspond à environ 2 % du PIB du canton (PIB aux coûts des facteurs).

Genève, capitale de la santé globale

Le canton de Genève est l’une des capitales de la politique sanitaire globale, ainsi que l’affirme un rapport de la Confédération de 2015. De fait, au-delà de l’Organisation mondiale de la santé installée au bout du lac depuis 1947, quelque 90 organisations, associations et fédérations sont présentes dans le canton pour traiter de thématiques planétaires liées à la santé. Les grandes conférences internationales étaient aussi l’occasion (avant la survenue de la pandémie) de réunir tous les ministres de la santé des 194 pays membres de l’OMS.

Cette position particulière de Genève, qui lui offre une visibilité internationale supplémentaire, a généré la création, en 2008, par l’Institut de hautes études internationales et du développement, du Global Health Center, puis en 2014 de l’Institut de santé globale par la faculté de médecine de l’UNIGE. Le foisonnement d’acteurs favorise en outre les synergies pour trouver de nouvelles solutions, par exemple en matière de traitements pour les maladies orphelines ou en lien avec les bactéries multi-résistantes. Cette présence d’acteurs internationaux a débouché sur de nombreux liens avec les hôpitaux universitaires, en particulier en matière de recherche clinique. Elle offre en outre un vrai potentiel – encore insuffisamment exploité – de collaborations, notamment avec les start-up locales.

Des atouts à pérenniser

Comme l’actualité sanitaire le montre, l’importance des sciences de la vie va tendre à se renforcer ; la pérennisation d’un cluster reconnu doit être défendue sans relâche face aux velléités d’autres régions du monde. Pour cela, l’Arc lémanique jouit de nombreux atouts : complémentarité des nombreux acteurs, excellence de la recherche et des hautes écoles, interactions entre recherche et industrie, présence de structures d’aide et d’accompagnement, etc.

Cependant, il y a certains points d’attention : attirer des géants du secteur et les centres de décisions se trouvant à l’étranger, accroître le nombre de sociétés à forte croissance ou encore resserrer les liens entre les divers acteurs locaux des sciences de la vie. Par conséquent, pour Genève et la région, l’essor de ce secteur à haute valeur ajoutée constitue un enjeu primordial. 

 

L’Etude économique est disponible en pdf ici. Elle sera présentée et discutée dans le cadre de l’Evénement économique le mercredi 25 novembre à 17h30 en live streaming. Programme détaillé ici.

Résumé de l’Etude en vidéo

Des interviews vidéo peuvent être vues ici :

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