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Savoir décoder les étiquettes des produits : valable aussi pour les votations !

Alexandra Rys
Published on 20/11/2019
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Au menu des votations de dimanche, se trouve, entre autres, l’initiative 162 « Construisons des logements pour toutes et pour tous : une priorité en période de pénurie ! ». L’initiative veut rendre obligatoire que les déclassements de terrains n’aient lieu qu’en zone de développement alors que, aujourd’hui, lorsque le Conseil d’État souhaite déclasser un terrain pour y construire du logement, il peut proposer de le faire soit en zone ordinaire, soit en zone de développement. Cette distinction n’est malheureusement pas aussi anodine qu’il n’y paraît.

Restriction du choix et du nombre de logements

En effet, la zone de développement ne permet actuellement pas de répondre à la demande de milliers de familles genevoises de devenir propriétaires. L’insuffisance de logements disponibles à l’achat[1], dans des tranches de prix accessibles à la classe moyenne, provoque l’exode de ménages vers la France voisine ou le canton de Vaud, engendrant une perte de recettes pour le canton comprise entre 600 et 800 millions de francs, comme l’a démontré une étude menée en 2017 par la HEG et l’Université de Genève sur mandat de la CCIG et l’office cantonal du logement et de la planification foncière (OCLPF). Les conséquences de l’insuffisance de PPE disponibles sont donc loin d’être anecdotiques.

De fait, ces dix dernières années, on a construit en zone de développement 51% de logements subventionnés, 36% de logements d’utilité publique (LUP subventionnés ou non) et seulement 33% de PPE. La généralisation de la zone de développement correspond à la volonté des initiants d’imposer des logements sociaux en nombre dans toutes les communes du canton, sans tenir compte de la demande de logement de la classe moyenne.

Enfin, l’interminable liste des contraintes en zone de développement mène à la construction d’immeubles standardisés. Les espaces communs et espaces publics sont souvent négligés. Les propriétaires et les développeurs subissent la surrèglementation et l’intervention de l’Etat qui ne leur permettent pas de s’écarter de la standardisation.

15 ans pour espérer pour obtenir un logement

Selon la zone choisie, les délais de production de logements ne sont pas non plus les mêmes : 2 ans en moyenne en zone ordinaire, plus de 15 ans en zone de développement. Genève connaissant une pénurie de logements, il est surprenant de proposer comme unique solution un système qui nécessite 15 ans pour construire. L’IN 162 bafoue toute logique d’aménagement du territoire en proposant une seule et unique méthode. Les autorités devraient pourtant pouvoir faire des propositions de planification en tenant compte des caractéristiques de lieux et non s’interdire d’appliquer la solution la plus adaptée à chaque commune.

Pour toutes ces raisons, il s’agit donc de voter et de faire voter NON à l’IN 162 sur le logement le 24 novembre prochain !

[1] Il est intéressant de constater que Genève ne compte que 18,5% de propriétaires, alors que la moyenne suisse s’établit à 38,2%.

1 comment

Willy Maeder
Published on 21/11/2019
Il est évident que cette initiative de la gauche ne mettra pas un seul logement à vendre sur le marché. Nos enfants, s'ils veulent devenir propriétaires, doivent et devront encore s’exiler (en France voisine ou dans le Gros-de-Vaud). Mais ne soyons pas naïfs ! Ce n'est pas à cause de ce genre d'initiatives, mais à à cause de la rareté et du prix démentiel du prix du terrain à Genève. Les raisons en sont depuis longtemps connues: - Développement non maîtrisé de la croissance et attrait de très hauts revenus, en partie la conséquence de la promotion économique. - Spéculation foncière effrénée depuis de nombreuse décennies. Et ce n'est malheureusement pas près de changer...

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