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Retrouver le réflexe de l’apprentissage

Alexandra Rys
Posté le 14/11/2022
Opinions

Parmi ses nombreuses conséquences, la pandémie de coronavirus a généré une pénurie de main d’œuvre dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, en particulier. Si tout un chacun a pu en faire l’expérience, à la faveur, par exemple, d’horaires d’ouverture restreints de son bistrot favori, celle-ci ne doit pas faire oublier que, depuis plus de dix ans maintenant, notre pays enregistre un déficit de personnes formées dans les secteurs techniques, en informatique notamment.

Ce problème est critique pour un pays qui ne jouit pas de réserves de matières premières et qui repose sur les compétences des hommes et des femmes pour créer de la valeur économique. Certes, il est toujours possible d’importer de la main d’œuvre qualifiée. Genève en sait quelque chose, qui compte un peu plus de 330 000 emplois pour une population active de quelque 236 000 personnes, soit 3 emplois pour 2 personnes. Cette situation reflète sa fonction de « métropole » au sein de l’agglomération franco-valdo-genevoise, comme la CCIG l’avait démontré dans son étude « Le ‘Grand Genève’ : centre urbain et pôle métropolitain », il y a dix ans déjà. Ce constat posé, il s’agit aujourd’hui de trouver des remèdes au manque de talents, car le vieillissement de la population ne va qu’aggraver cette pénurie.

Dans ce contexte, il est indispensable de donner un coup de « boost » à la formation professionnelle duale. Comme le rappelait Gilles Miserez, directeur général de l’OFPC, lors des « EnGEUx d’actu » du mois de septembre (cf. article en pages 1, 2 et 3), celle-ci, en vertu du modèle suisse de la formation, est en premier lieu du ressort des entreprises elles-mêmes. Or, le fait est qu’elles ne forment pas assez : il y a quatre fois moins d’apprentis à Genève que dans les autres cantons.

S’il faut des entreprises formatrices, il faut aussi des jeunes qui soient tentés par l’apprentissage. Malheureusement, à Genève, celui-ci passe encore trop souvent pour un pis-aller, que ce soit auprès de parents ou de certains membres du corps enseignant du secondaire 1. Quelle erreur ! L’apprentissage est un formidable tremplin pour une carrière variée et dynamique. De plus, Genève offre de nombreuses passerelles entre les formations, si bien qu’un apprentissage peut mener à tout, y compris à des études académiques pour qui en aurait envie. Mais il mène d’abord à un emploi. Il y a pire, comme perspective d’avenir, non ?

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