Genève est-elle en mesure de conserver son niveau de développement économique et social ?
Séminaire économique 2013 - « Genève : les moteurs du développement »
Genève est-elle en mesure de conserver son niveau de développement économique et social ?
(Genève, le 31 octobre 2013). Qu'est-ce qui fait que l'économie genevoise résiste aux crises mieux que celle de ses voisins européens ? Se plaçant dans une perspective historique, l’étude intitulée Genève : les moteurs du développement rappelle que notre développement économique et social repose sur quatre piliers : un acquis historique, une population active très qualifiée, des secteurs d’activité variés et la Genève internationale. Ces éléments constituent, certes, un cercle vertueux, mais un cercle bien fragile. Reste donc à savoir comment pérenniser cette dynamique positive. Cette étude, réalisée par Yves Flückiger et Philippe Wanner (Université de Genève) et par Marian Stepczynski, est présentée ce jeudi 31 octobre dans le cadre du Séminaire économique co-organisé par la CCIG et la BCGE, avec la contribution de l’OCSTAT.
Les quatre piliers de la réussite genevoise :
… une situation au cœur de l’Europe
En premier lieu, Genève bénéficie d’une rente de situation offerte par sa vie politique stable et sa position géographique centrale en Europe, qui lui a servi, dès le Moyen Âge, à développer des activités commerciales et financières résolument tournées vers l’étranger. Expression moderne de cette position : un aéroport international, qui joue un rôle décisif dans l’attractivité du canton.
… une population assez jeune et très bien formée
Deuxièmement, la population active est particulièrement qualifiée, qu’il s’agisse de la population locale ou des migrants. En effet, les conditions cadre, le niveau des rémunérations, le cadre général de vie permettent d’attirer du personnel hautement qualifié, qui constitue un puissant moteur d’innovation. En conséquence, la pyramide des âges comporte des générations extrêmement nombreuses aux âges les plus productifs.
… des industries traditionnelles à haute valeur ajoutée et de jeunes pousses vigoureuses
Troisièmement, Genève assoit son développement sur des branches économiques ayant une longue tradition et une haute valeur ajoutée : banques, gestion de fortune, activités de négoce, horlogerie, chimie et pharmacie. Leur développement a été continu au cours des siècles et elles sont aujourd’hui fortement ancrées dans le tissu économique genevois. Ancrage, savoir-faire et expérience sont autant d’atouts précieux, en particulier lors des périodes de crise conjoncturelle : l’économie genevoise les a ressenties, certes, mais elle a pu les surmonter rapidement. En parallèle, de jeunes pousses s’épanouissent, tels les services informatiques et les biotechnologies. Celles-ci ont un « taux de survie » supérieur à la moyenne nationale et apportent un renouveau salutaire au tissu économique genevois. Celui-ci n’est donc pas figé, il est en constante évolution.
… un secteur international, privé et public, de poids
Enfin, quatrième pilier de ce développement, les organisations internationales ont un impact essentiel sur le rayonnement de Genève. Non seulement elles contribuent à la renommée de la région, mais elles jouent un rôle économique essentiel. Elles recourent à des compétences locales et participent directement et significativement à l’économie. Il en va de même pour les entreprises multinationales, à l’origine notamment de 22 % de la valeur ajoutée genevoise.
De nombreux écueils à éviter
La pérennisation du développement économique est toutefois confrontée à des obstacles : une dette publique importante, des transports saturés, la concurrence de nouveaux centres économiques mondiaux qui émergent, dans les pays asiatiques en particulier, un système bancaire fragilisé et un marché du logement déficient.
Ainsi, depuis la crise immobilière des années 1990, la construction s’est ralentie à Genève, conduisant à une pénurie de logements et à un accroissement des loyers des surfaces habitables ou administratives. Entre 2000 et 2011, la croissance démographique (13 %) a été plus rapide que celle des nouveaux logements (7 %). Des possibilités de construction de nouveaux projets immobiliers existent, mais elles sont freinées par la durée des procédures nécessaires à leur réalisation. Or, préserver le bien-être social n’est pas incompatible avec le développement de grands projets immobiliers.
Les transports sont un autre chantier prioritaire. A l’échelle du canton, la circulation a augmenté de 9 % entre 2003 et 2009 et les tendances ne semblent pas s’infléchir. Le nombre de déplacements pendulaires est appelé à s’accroître encore dans le futur, à tel point que la question ne peut plus être ignorée.
Autre dossier brûlant, la fiscalité. La charge fiscale pour les entreprises est plus importante à Genève que dans d’autres cantons tels que Zurich, tandis qu’à l’étranger, des pays émergents revendiquent le statut de paradis fiscal pour les entreprises et organisations internationales, devenant ainsi progressivement des adversaires pour l’économie genevoise.
Enfin, une dimension doit encore être ajoutée, celle du bien-être de la société. Le préserver tout en garantissant le développement économique, en d’autres termes privilégier un développement à la fois économique et social, représente un défi majeur pour le futur. Des choix éclairés et des investissements judicieux permettront de le relever.
L’étude sera présentée et discutée dans le cadre du Séminaire économique le jeudi 31 octobre à 15 h à Palexpo. Programme détaillé : www.ccig.ch/ee2013. Ce séminaire est organisé conjointement par la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG) et la Banque Cantonale de Genève, avec la contribution de l'Office cantonal de la statistique.
Pour tout renseignement complémentaire, merci de contacter :
CCIG Alexandra Rys Membre de la Direction Responsable communication Tél. : 022 819 91 46 |
OCSTAT Roland Rietschin Directeur
Tél. : 022 388 75 01
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BCGE Olivier Schaerrer Chargé de communication
Tél. : 022 809 31 85 |
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